mardi 10 février 2015

Une école montréalaise accusée de faire de la « propagande gauchiste »


Une école de la région de Montréal a pris parti dans le débat sur le transport de pétrole albertain au Québec. Des élèves accompagnés de professeurs ont ainsi tenu des « activités de sensibilisation » contre le projet, des activités vues comme de la « propagande gauchiste » selon un père de famille.

Enfants amenés par leur école à Granby
à défiler lors de la Journée de la Terre
Sur les ondes du 98,1 à Québec, lundi soir, le père de deux adolescents, qui a demandé à ne pas être identifié, a raconté la version que ses enfants lui ont transmise. Selon son témoignage, des élèves de l’École secondaire du Chêne-Bleu de Pincourt auraient été incités à faire des dons, en plus d’avoir été presque « obligés » à s’habiller en noir le vendredi pour tourner une vidéo sur l’heure du midi.

« Je ne pense pas qu’un établissement scolaire doit devenir un endroit où on fait de la propagande politique, écologiste ou gauchiste », a dénoncé le père de famille, qui concède ne pas avoir porté plainte.

« Selon ce que mes adolescents m’ont dit, il y avait des affiches un peu partout dans l’école, et il y avait une table avec un pot dans lequel les élèves pouvaient déposer un don, a raconté l’homme. C’est aberrant, c’est profiter de la naïveté des enfants dans un dessein politique ! », s’est-il insurgé sur les ondes de CHOI.
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Le père des deux adolescents se questionne également sur la direction de l’école, qu’il accuse de « laxisme ».

La responsable des communications à la Commission scolaire des Trois-Lacs, Colette Frappier, raconte que le débat a commencé dans le cours d’éthique de culture religieuse et celui de Monde contemporain, deux cours de cinquième secondaire qui encouragent les jeunes à débattre et à prendre position. Des cours qui permettent donc une certaine politisation et un certain formatage par un appel au dialogue et au consensus.

« Coule pas chez nous » et Trans-Canada ont été invités, mais les deux se sont contentés d’envoyer de la documentation. « Coule pas chez nous » est un organisme formé de citoyens bénévoles qui s’opposent au transport du pétrole des sables bitumineux au Québec.

Mais le débat a « débordé » des salles de classe, si bien que le conseil étudiant des élèves de cinquième secondaire a pris position. Ce sont les étudiants qui ont organisé l’activité et la campagne de financement. Mme Frappier admet cependant que des enseignants, de même que l’école, leur ont facilité la tâche. Des élèves ont eu l’autorisation de prolonger le dîner. Des profs ont fourni des affiches. Deux d’entre eux ont même donné chacun 20 $ à la campagne de financement organisée par un élève.

« Ce n’est pas une prise de position de l’école ? », a demandé le Journal de Montréal. Mme Frappier répond par la négative. « On veut que nos jeunes soient ouverts sur le monde, on veut qu’ils prennent position. C’était une initiative du conseil des élevées et les profs sont là pour les accompagner, pour que ça se fasse correctement » et sans bavures, explique-t-elle.
« Non, ce n’est pas une prise de position. Les enseignants se sont ralliés à la prise de position des jeunes. Si ça avait été l’inverse [c’est-à-dire en faveur] de Trans-Canada, les profs auraient aussi accompagné les jeunes dans leur démarche. » Elle ajoute que « les élèves sont complètement libres de participer ou non ».

L’organisme montré du doigt, « Coule pas chez nous », avait passablement fait parler de lui en novembre dernier quand Gabriel Nadeau-Dubois, l’ex-leader étudiant, avait annoncé à « Tout le monde en parle » remettre sa bourse de 25 000 $ à l’organisme. Il avait aussi lancé un appel à la population, qui s’était traduit par des dons de plus de 250 000 $.

Jointe par le Journal de Montréal, lundi en soirée, l’une des personnes qui s’occupent de la campagne, Odette Lussier, assure que l’organisme n’y est pour rien. « S’il y a eu une collecte de dons dans une école, ce n’est certainement pas notre responsabilité. »



Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)

1 commentaire:

Spartacus a dit…

Ce qui m.tonne le plus dans cette nouvelle ce n'est pas l'endoctrinement gauchiste de plus en plus évident dans les écoles publiques (et privées) mais le fait qu'un père ait osé en parler et que des médias en parlent.

D'habitude les Québécois sont des lâches et de veaux quand vient le temps de dénoncer l'"éducation" que leurs enfants sont obligés d'ingurgiter.